Manchester à la peine

Publié le par Foot Fact

David Moyes est en tête des manchettes depuis samedi. Deux défaites de suite à domicile sans marquer n'était pas arrivé depuis Avril 1989. Les balbutiements d'Alex Ferguson en somme. Les premières années chaotiques de Sir Alex sont souvent évoquées pour relativiser les débuts de Moyes. Dans le Times hier, un éditorialiste rappelait qu'il existe une différence de taille : Fergie devait tout reconstruire en 1986, Moyes est arrivé dans la meilleure équipe du royaume. "Même les joueurs médiocres à Old Trafford aujourd'hui ont des médailles dans leurs étagères. Ferguson avait des joueurs revanchards de faire tomber Liverpool puis Arsenal. Maintenant United est la grande institution et se repose trop dessus."

Quand un journaliste a demandé à Moyes samedi s'il n'avait pas changé trop de choses à United, réponse simple : "Je n'ai amené qu'un joueur." Contre Newcastle, du 11 titulaire, seul Adnan Januzaj ne jouait pas l'an dernier. "Ce n'est pas le moment de paniquer et d'acheter à outrance des joueurs", a calmé Moyes quand on lui dit que la direction ne l'a pas soutenu cet été dans ses envies d'achats.

Avant d'acheter, il va surtout se concentrer à conserver ceux qu'il a pour la saison prochaine. Si le club ne se qualifie pas en fin de saison pour la Champion's League (ce qui serait une première depuis 1995), Van Persie, déjà mécontent de la situation, visiblement forcé de jouer même s'il n'est pas remis entièrement de sa blessure, resterait-il?
La reconduction du contrat de Rooney donnera une idée de ce qu'il en est. Relancé par Moyes, Roo devait resigner depuis début septembre. Les négociations doivent avoir lieu en décembre-janvier. Il lui reste un an et demi de contrat. Si le club continue sa dégringolade au classement, voudra-t-il toujours suivre son mentor? Les Glazer vont-ils accepter d'augmenter le salaire de l'attaquant alors qu'ils risquent d'avoir des rentrées en baisse?

S'il n'y a pas de contrat prolongé et que United veut tirer une contrepartie, il faudra le vendre en juin.

La relance?

Après la défaite 4-1 à City, United avait eu 6 matches contre des équipes dites faibles. A part le faux-pas contre WBA, les Red Devils s'étaient relancés à ce moment-là. Ils ont l'occasion de le reproduire. Ils vont jouer successivement en Premier League Aston Villa, West Ham, Hull et Norwich. Dont trois déplacements. Mais à l'extérieur MU ne s'est incliné que contre les gros Man. City et Liverpool.
Autre domaine dans lequel MU se rassure, la Champion's League. Ce soir, la réception du Shakthar peut relancer la machine. Une défaite en revanche plomberait tout. Les Ukrainiens passeraient premiers et s'ajouterait la perspective de rencontrer des 1ers de groupe en 8es pour Manchester United. Une 3e défaite de suite à domicile serait une première depuis 1962...

La faute à Fergie?

Les comparaisons s'accumulent pour prédire ce que vont devenir à long terme les Red Devils. Regard chez l'ennemi : Liverpool n'a pas su gérer la succession de Dalglish au début des 90's avec Graeme Souness et court toujours après un titre d'un côté ; Bob Paisley avait accumulé 5 défaites en 16 matches après avoir succédé à Bill Shankly (Moyes, 5 défaites en 15 matches) avant d'enfiler les Coupes d'Europe.

Des supporters suggéraient il y a quelques mois que l'erreur de Fergie avait été de ne pas avoir signé de grosses recrues dans ses dernières années (Hazard en 1er lieu). Cette idée se développe. La plus grande recrue Robin Van Persie a même reçu des excuses de Sir Alex car il lui avait promis de rester au moins trois saisons.

Ferguson disait dans son livre que l'erreur de Liverpool était d'avoir laissé Shankly en dehors du fonctionnement du club après sa retraite ("je l'ai vu tellement triste qu'il préférait encore aller voir Tranmere Rovers que se rendre à Anfield"). Son attitude ne semble guère fonctionner pour l'instant.

Dans un documentaire diffusé ce soir sur ITV, Roy Keane balancera tout le mal qu'il pense de son ancien coach à "l'égo démesuré". Extrait : "Les deux mots qu'il utilisait tout le temps étaient "contrôle" et "pouvoir". Vous pouvez clairement voir qu'il s'acharne à les conserver même en n'étant plus manager. Vous avez du pouvoir et du contrôle sur des gens et vous essayez de conserver cela même quand vous ne travaillez plus avec eux."

Les compliments adressés par Ferguson sur l'engagement qu'il mettait sur le terrain, "jouant à en mourir sur le terrain" ne calment pas l'ancien capitaine de l'Eire et de United. Au contraire : "Pour être honnête, en fait je trouve que c'est offensant quand les gens me balancent ces citations et que je suis supposé en être honoré. C'était mon boulot. C'est comme féliciter le postier quand il distribue le courrier." C'est toujours un défenseur de plus pour Moyes, il n'est pas de trop actuellement.


Red Devils dans le rouge, ciel bleu chez les Blues

Si l'entraîneur de MU a du mal à prendre le relais de son prédécesseur, son successeur à Everton est en pleine bourre. En conservant l'ossature des Blues (défense inchangée, dont un impressionnant Sylvain Distin, 36 ans la semaine prochaine, qui devrait prolonger d'une saison), l'autre Martinez, Roberto pas Tata, a apporté sa touche par des prêts judicieux (Gareth Barry, Romelu Lukaku, Gerard Deulofeu), tous en pleine forme. Ross Barkley est comparé aujourd'hui au génie des 90's, Paul Gascoigne.
Spanish touch, contre Arsenal les Blues ont eu 56% de possession à l'Emirates. Pas de Coupe d'Europe, éliminé de la Carling Cup, Everton est juste concentré sur le championnat. En sachant que de saison en saison cet équilibre est précaire en raison d'un budget limité. Il dépend donc de l'adaptation des joueurs prêtés et de la capacité à les renouveler.


Chelsea en chie

Des Blues de Liverpool à ceux de Londres, Lukaku fait le lien. Ici c'est l'énigme. Comment Mourinho a pu laisser partir en prêt le Belge? Aucun but marqué à l'extérieur par un attaquant de Chelsea cette saison, Torres n'a fait aucun tir à Stoke samedi. Publiquement Mourinho n'accable pas ses avants. Il faut lire entre les mots.

En référence à ses concurrents qui comptent sur Negredo-Agüerro, Giroud, Sturridge-Suarez, RVP-Rooney : "Si vous me demandez si j'aimerais que mes attaquants marquent 8, 10 ou 12 buts? Oui j'aimerais. Avec ces buts nous serions en haut du classement." Ba (29 ans), Torres (29 ans), Eto'o (32 ans), des attaquants trop vieux ? "Un joueur de 20 ans comme Hazard, vous pouvez l'améliorer. Puis-je améliorer un joueur de 30 ans? Comment?" Alors pourquoi diable avoir laissé partir Lukaku...

Pour sa 1e défaite en décembre de toute sa carrière à Chelsea, "a shit defeat", le Special One n'a pas vu des problèmes qu'en attaque. Pour la 1e fois depuis 1999, Chelsea a encaissé 2 fois de suite 3 buts. Son équipe en a concédé déjà plus que lors de toute la saison 2004-2005, celle de son 1er titre ici.
Autant Moyes dit que rien n'est joué, autant Mourinho fait son intox : "Nous ne pouvons pas gagner le titre cette année."

Arsenal ciblé?

Arsenal en revanche n'a jamais été aussi bien lancé pour le titre depuis des années. Mais Arsène Wenger était furieux dimanche. Il a remis en cause l'arbitrage d'Howard Webb qui n'a pas assez sanctionné le jeu dur d'Everton à son goût. "Lukaku était hors-jeu sur l'action du but et il fait une faute non sifflée. Everton a passé son temps à casser le jeu pour se remettre en place."

Calendrier défavorable pour Arsenal, ils se déplacent à Naples demain soir puis jouent à Manchester City samedi à 12H45, avec 24H de repos en moins que les Citizens. A se demander selon certains si les Gunners ne dérangeraient pas où ils sont.

Déjà la semaine dernière Wenger a tenu à contredire les experts anglais (Alan Shearer en tête) qui pensent qu'Arsenal n'est pas à sa place et ne peut pas gagner le championnat cette saison car ils n'ont rien gagné depuis trop longtemps et n'auront pas les nerfs. La capacité d'Arsenal à tenir face aux grosses cylindrées va vite être vérifiée. Déplacement à City samedi. Réception de Chelsea dans moins de deux semaines.

Liverpool à la sauce sud-américaine

A Liverpool, Steven Gerrard et Daniel Sturridge out pour six semaines. Tout semble reposer sur Luis Suarez. Rodgers a insisté qu'il compte beaucoup sur Lucas Leiva et Coutinho. Il les stimule en confiant qu'il contacte souvent Felipe Scolari qu'il a connu quand il entraînait les jeunes à Chelsea pour qu'il leur fasse traverser l'Atlantique en juin prochain.

Quant à Mamadou Sakho, même s'il marque après 4 matches sur la touche, pas un mot. C'est Luis Suarez qui capte toute l'attention. A 6 mois d'un Uruguay-Angleterre au Brésil, la crainte augmente.

Newcastle, hype du moment

Newcastle se découvre des ambitions. Alan Pardew a dit qu'en avril il verrait s'ils ne peuvent pas jouer le haut du tableau. 5 victoires en 6 matches dont des gros morceaux (Chelsea, Tottenham et MU). La victoire à United les gonfle de confiance. Encore un but français. Il y a quelques jours, il confiait que la qualification de la France allait booster les internationaux. A voir les prestations de Debuchy, Cabaye et Sissoko, unanimement reconnus comme joueurs du match avec Tioté, il a raison.

Par contre, la situation est bien plus compliquée pour Ben Arfa. Cette semaine, il a pris six mois de suspension de permis. Il a plutôt bien joué à Manchester, mais n'a eu droit qu'à un bout de match. Yoan Gouffran, lui, est tellement en forme chez les Magpies que des supporters se demandent pourquoi Deschamps ne l'appelle pas.

Les Eagles redéploient leurs ailes

Pour finir, Crystal Palace est relancé. 3 victoires en 4 matches. 5 matches sur 6 sans prendre de but alors que le club du sud de Londres avait un triste record de 8 défaites de suite par plus de deux buts d'écart. Particularité de Palace, le club ne brille jamais contre les grosses équipes mais gagne contre des concurrents directs. Sunderland, Hull, West Ham et samedi dernier Cardiff, 2-0.

Grosses prestation de Marouane Chamakh (2 buts sur ses 3 derniers tirs cadrés). Avec la praline d'Oussama Assaidi pour Stoke contre Chelsea, c'était la semaine des Marocains ce week-end en Premier League.

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